Ethos

pour ensemble instrumental traité en temps réel par un dispositif audionumérique.

la pièce peut aussi être jouée sans les transformations électroniques

Flûte, clarinette basse, cor, violon, alto, contrebasse, harpe, synthétiseur DX7, percussion

*1996*

Durée 20′

Création par l’ensemble Musique Nouvelle à Bordeaux le 2 avril 1996

 Les Grecs avaient une conception très universaliste des sciences, des arts, de l’éducation, en particulier l’éducation musicale qui établissait une relation étroite entre “l’art des sons” et “les mouvements de l’âme”. Le rythme et la nature des modes jouaient un rôle important dans cette relation. L’éthos était une véritable doctrine sur laquelle les Grecs fondaient leur conception morale et éducative de la musique.

Le mot Ethos (moeurs), donnera éthique, puis plus tard (1611) l’éthologie, sciences des caractères et de leur formation (traité sur les moeurs) avant d’évoluer (1849) pour traiter de la science du comportement des espèces animales.

Il y avait là pour moi une belle idée de relations étroites et d’interaction entre des éléments hétérogènes : des instruments acoustiques, de la synthèse par modulation de fréquence, des traitements numériques temporels et fréquentiels sur l’un ou l’autre de ces instruments. Tout cela devait se fondre et répondre à une sorte de doctrine unificatrice et cohérente.

Un jeu de hauteurs sur 3 modes répond à 3 groupes d’instruments. Les traitements par informatique se font en temps réel : le son de l’instrument, prélevé par les micros, est échantillonné, modifié par les calculs de l’ordinateur sur des programmes pré-définis, puis reconverti en analogique (haut-parleurs) en quelques millièmes de seconde.

Il y a constamment une sorte de dualité entre l’horizontalité des pâtes sonores aux couleurs complexes grâce aux traitements numériques et la verticalité des ruptures et des émergences solistes qui semblent se faire absorber et se fondre dans une espèce d’épaisseur harmonique mouvante et rémanente.

Mes remerciements à l’INA- GRM pour son logiciel GRM Tools.  
Cette pièce a reçu le prix François de Roubaix en 1996 à Antibes

Editée chez Notissimo

CD disponible chez le compositeur

Les Prométhéides

to André Timbert

For Symphony Orchestra

Commissioned by the Orchestre Universitaire de Picardie
Created 6th November 2000 in Dortmund
Duration: 11 minutes

The legend of the titan Prometheus and his descendants: the Prometheides quickly makes its mark as an amazingly modern and humanistic theme rich in highly contemporary deep symbolic meaning.
We know Prometheus in chains, but Prometheus was also the torch-bearer of civilisation, the conquered insurgent, who, by his knowledge alone, tore from Zeus the recognition of a new freedom; once again this is symbolic of the action which wants to change the world in the face of contemplation and resignation.
We can see, even in the 21st Century, how the Promethean myth can still bring us to reflect on the relationship between nature and civilisation, between daring and respect; the rebellion of man the adventurer, creator of a new humanity. It is, finally, the ancient struggle between obscurantism and critical intelligence.
This myth has inspired a whole plethora of writers (Goethe, Nietzsche, Shelley, Gide, Victor Hugo, etc.) and composers (Fauré, Schubert, Scriabin and Beethoven in the concluding theme of his “Eroica” symphony).

Sui generis

for instrumental ensemble (violin, viola, double-bass, flute, bass clarinet, horn, percussion, harp, DX7 keyboard) and electronic machine (Max & GRM Tools)

Created 12th June 2001 in Bordeaux by the ensemble Musique Nouvelle

Duration: 12 minutes

sui generis is a music of contrasts, of oppositions, of poles.
Vertical and broken themes arise in opposition to fluid and fused themes; simple primary sounds are in opposition to complex harmonic tones; pulsating and binary rhythms are in opposition to periods outside time. It is as if each one calls to its opposite which then become its complement.
Even the electronic processes only affect one instrument, the harp, in opposition to the massed acoustic instruments, creating a lace effect on the periphery.
Here we can see the fundamental problem of the passage of time in a dialectic of continuity and discontinuity, of the horizontal and of the vertical.

Dissidence

En hommage à Edgar VARESE

Pour ensemble instrumental

Flûte en ut & piccolo, hautbois & cor anglais, clarinette sib, clarinette basse, basson & contrebasson, sax alto, trompette en ut, trombone, cor en fa, piano, harpe, violon I, violon II, alto, violoncelle, contrebasse, 3 percussions.

*1992*

Durée 14′

Commande d’état

Dissidence : ” Action de se séparer d’une communauté ou d’une société “

L ‘ idée de départ de cette pièce est là, dans cette espèce d’appartenance ou non à une parenté, à un groupe ou une communauté, ” le en-dedans, ou en-dehors ” . Ne dit on pas : ” entrer en dissidence ” ce qui revient à entrer dans le dehors ? mais nous parlons aussi de ” groupe de dissidents ” c’est à dire que le en-dehors peut être plus important que le en-dedans et dans ce cas où est la dissidence ?

Musicalement, une entité sonore peut ou non appartenir à un système ou une cohérence, c’est ce concept qui est exploité dans la pièce sur différents paramètres : les hauteurs, avec des pôles bien appuyés ou des ruptures, les timbres et les couleurs très différenciés ou fondus.

La définition citée plus haut parle de ” l’action de se séparer “, donc une forme d’énergie, voir de lutte, qui me paraît en effet inhérente à la dissidence.

Ce concept m’a amené à traiter la forme comme un montage qui comprendrait des évolutions dans la continuité mais aussi des séquences ” en dehors ” qui créent de violents contrastes.

L’ hommage à Varèse se situe dans le travail sur les timbres avec l’ emploi intensif de la percussion et une volonté de faire sonner l’ensemble plus comme un orchestre que comme un ensemble de musique de chambre.

Partition disponible chez le compositeur

Zapping

A Ariane

Pour violon alto et piano
*1995 *Durée 10′
Zapping est une pièce à vocation pédagogique, quoique pouvant être jouée en concert. Le niveau est celui de fin d’étude ou moyen.
Cette pièce est une bonne approche du langage contemporain pour le violon alto, sans difficultés excessives, avec une présence scénique intéressante.

Pièce éditée chez Combre dans la collection Arc en ciel
Disponible à la Librairie Musicale Internationale
CD disponible chez le compositeur

L’arpa estense

Pour harpe solo

*2000*

Durée 12′

La lecture d’un ouvrage organologique italien traitant de la harpe, plus précisément d’une enquête d’archives sur l’ Arpa Estense, ceci à un moment (1581) où la harpe est un instrument de cour très prisé qui évolue (ajout de cordes, arpa doppia, trippia, etc.), m’a donné l’idée de faire une pièce avec transformations électroniques en direct, ce fut L’Arpa Di Laura.
Deux ans plus tard, après un travail pédagogique avec des élèves du conservatoire et leur professeur, j’en faisais une version acoustique, qui a été présentée en concours de la classe de harpe.

Laura, harpiste mythique de l’époque, était certainement une interprête remarquable puisque le très éclairé duc Alphonse II d’Este fit tout ce qu’il put, et payât fort cher, pour l’attacher définitivement à sa cour de Ferrare.

La pièce tient compte de ce point de départ historique (diatonisme et ambitus réduit), mais c’est aussi une anecdote et une façon détournée de mieux connaitre et explorer un instrument tellement marqué par le seul XIXème siècle, alors que son histoire est millénaire. C’est d’ailleurs le seul instrument de musique qui figure sur l’emblème national d’un pays.

 Cette pièce est dédiée à Catherine Michel, amie d’enfance et d’études au Conservatoire d’Amiens, qui a accepté de travailler et de créer cette oeuvre à ma plus grande joie.

Editée en 2 versions chez Questions de Tempéraments : L’Arpa di Laura pour harpe avec transformations électroniques et l’Arpa Estense pour harpe solo sans électronique

Für sich

Pour violon solo

*1997 *

Durée 7′

Für sich est une pièce à vocation pédagogique, quoique pouvant être jouée en concert. Le niveau est celui de fin d’étude ou moyen.

Cette pièce est une bonne approche du langage contemporain pour le violon, sans difficultés excessives.

Elle est donnée régulièrement aux concours et examens de conservatoires.

 Pièce éditée chez Combre

disponible à la Librairie Musicale Internationale

CD disponible chez le compositeur

Saxotaure

Pour saxophone alto solo

*1985*

Durée 8’30

Création le 14 novembre 1986 à Amiens par Serge Bertocchi

Saxotaure est un peu ma “Sequenza” pour saxophone, c’est à dire un travail approfondi sur les nouvelles possibilités de l’instrument.

C’est une pièce qui fait largement appel aux modes de jeu contemporains dans une large exploration timbrale. Le principe de fonctionnement repose sur le contraste entre le son plein très timbré du sax, et l’instabilité des sons harmoniques, multiphoniques, soufflés, etc.
Le souffle est traité comme la primalité du son, une sorte d’origine dont le son ne peut se séparer définitivement.
Après une période d’élaboration du son, partant du souffle, les hauteurs et les rythmes se définissent et se stabilisent dans une espèce de “biogénétique”. Le parcours inverse nous ramène au souffle originel, puis au silence, lequel semble être la seule véritable origine du son et de la musique.

 Cette pièce est éditée chez Combre .

disponible à la Librairie Musicale Internationale

Syzygie

A Jean Geoffroy

Pour percussion solo

*1994 *

Durée 11′

YouTube

Pour Vibraphone, Cymbale sur pied, Tumba, 2 triangles, Claves, 5 Temple Blocks, 5 Wood Blocks (composite), Vibra Slap, 3 Gongs chinois, 2 Gongs Thaïlandais.

Syzygie : alignement particulier de plusieurs astres.
Pièce sur les timbres, les résonnances et le mouvement. Tout le travail d’interprétation consiste à donner à ces différents instruments un sens sonore et musical commun.
Penser cet instrumentarium comme un seul et même instrument. Chercher non pas à exagérer les différences mais bien au contraire faire en sorte que chaque son produit soit l’effet d’une continuité, d’un geste musical, d’une fusion.
Jean Geoffroy

Pièce éditée chez Editions Lemoine – collection Jean Geoffroy

disponible à la Librairie Musicale Internationale

De vive voix

A Nicole

Pour bande seule

* 1985 *

Durée 14’00

commande Ina-GRM

création le 28 avril 1986 au Grand auditorium de Radio France à Paris

 A l’origine de cette pièce, une préoccupation sur l’aspect sémantique de la musique, et particulièrement de la musique acousmatique . De vive voix… lettre morte… deux expressions proches du vocabulaire linguistique; mais aussi deux métaphores omniprésentes dans la musique, qui lui donnent sa fonction de communication par une information explicite, implicite, émotionnelle, en un mot : esthétique.

La musique sur bande comporte cette terrible exigence de devoir inscrire définitivement “dans le texte” l’émotion, l’expression, la vive voix.

C’est cette espèce de message “stylistique” qui revient à l’interprète dans la musique vocale ou instrumentale. La musique sur bande me parait être, par nature, le terrain privilégié pour exploiter cette ambiguïté entre l’information sémantique et l’information esthétique.

La pièce est construite autour de trois types de matériaux sonores :
– sons concrets bruts
– sons concrets transformés en studio analogique et numérique (123)
– synthèse proche des sons concrets réalisée sur micro-ordinateur

Ces trois matériaux m’ont permis d’installer un va-et-vient entre “la réalité” des sons concrets et les développements métaphoriques des “pseudo réalités” des sons transformés ou synthétisés.
Le sens intrinsèque du son concret est toujours dévié et élargi grâce aux transformations; il s’enrichit ainsi de toute une palette de sens extrinsèques qui lui donne, de cette manière, sa fonction de communication esthétique.
La personnalisation du message s’opère entièrement au cours de la réalisation de la bande, en établissant un réseau de relations analogiques, métaphoriques, affectives, qui place le récepteur (l’auditeur) dans sa propre “zone de réel” qui n’est ni absolue, ni réductrice, ni abstraite.

N° 14 Lock

Acousmatic music

*2006*

Duration 6′

A sound film of a passage through N° 14 Lock on the river Rhône.
Water can also support a whole life and intense human activity full of noises, diverse and alien to “landlubbers”; navigating on rivers, where the sound environment is all fluidity, can also create shocks, more or less violent, because water moves; it is percussive, and sometimes very hard.

N° 14 Lock is water, heard from a boat passing one of the enormous locks on the river Rhône, where everything is highly amplified and takes on gigantic proportions.

Christian ELOY