Dissidence

En hommage à Edgar VARESE

Pour ensemble instrumental

Flûte en ut & piccolo, hautbois & cor anglais, clarinette sib, clarinette basse, basson & contrebasson, sax alto, trompette en ut, trombone, cor en fa, piano, harpe, violon I, violon II, alto, violoncelle, contrebasse, 3 percussions.

*1992*

Durée 14′

Commande d’état

Dissidence :  » Action de se séparer d’une communauté ou d’une société « 

L ‘ idée de départ de cette pièce est là, dans cette espèce d’appartenance ou non à une parenté, à un groupe ou une communauté,  » le en-dedans, ou en-dehors  » . Ne dit on pas :  » entrer en dissidence  » ce qui revient à entrer dans le dehors ? mais nous parlons aussi de  » groupe de dissidents  » c’est à dire que le en-dehors peut être plus important que le en-dedans et dans ce cas où est la dissidence ?

Musicalement, une entité sonore peut ou non appartenir à un système ou une cohérence, c’est ce concept qui est exploité dans la pièce sur différents paramètres : les hauteurs, avec des pôles bien appuyés ou des ruptures, les timbres et les couleurs très différenciés ou fondus.

La définition citée plus haut parle de  » l’action de se séparer « , donc une forme d’énergie, voir de lutte, qui me paraît en effet inhérente à la dissidence.

Ce concept m’a amené à traiter la forme comme un montage qui comprendrait des évolutions dans la continuité mais aussi des séquences  » en dehors  » qui créent de violents contrastes.

L’ hommage à Varèse se situe dans le travail sur les timbres avec l’ emploi intensif de la percussion et une volonté de faire sonner l’ensemble plus comme un orchestre que comme un ensemble de musique de chambre.

Partition disponible chez le compositeur

Sui generis

pour ensemble instrumental ( violon, alto, contrebasse, flute, clarinette basse, cor, percussion, harpe, clavier DX7) et dispositif électronique (Max & GRM-Tools)

création le 12 juin 2001 à Bordeaux par l’ensemble Musique Nouvelle

durée 12′

sui generis est une musique des contraires, des oppositions, des pôles.
A des matières fluides et fusionnées, viennent s’opposer des matières verticales et brisées ; à des timbres harmoniques complexes s’opposent des sons primaires et simples ; à des durées hors temps s’opposent la pulsation et des rythmes binaires. Comme si chaque chose appelle son contraire qui devient ainsi son complément.
Même les traitements électroniques n’affectent qu’un seul instrument, la harpe, en opposition à la masse des instruments acoustiques, une sorte de dentelle en pourtour.
On peut y voir la problématique fondamentale du déroulement du temps, dans une dialectique du continu et du discontinu, de l’horizontal et du vertical.

Les Prométhéides

A André Timbert
Pour orchestre symphonique
6 flûtes, 3 hautbois, 4 clarinettes Sib, 4 bassons, 4 trompettes, 3 trombones, 4 cors en fa, 2 harpes, 4 percussions, 20 violons 1, 18 violons 2, 10 altos, 8 violoncelles, 6 contrebasses.
*2000* Durée 16′
Commande de l’Orchestre Universitaire de Picardie
Création française le 6 octobre 2000 à l’Auditorium Dutilleux – Amiens
Création allemande le 2 novembre 2000 à Dortmund

 L’Orchestre Universitaire de Picardie et le Studentenorchester de Dortmund ont décidé de célébrer les 40 ans de jumelage entre les villes d’Amiens et de Dortmund en passant commande, avec l’aide de la ville d’Amiens, de l’Université de Picardie, DE LA SACEM, d’une pièce pour orchestre.
Christian Eloy a participé aux tous premiers échanges musicaux entre ces deux villes avec l’orchestre du lycée sous la direction de Mr André Timbert, à qui cette oeuvre est dédiée.
Le mythe du titan Prométhée (dont la statue domine la cité scolaire) et de sa descendance : les Prométhéides, s’est imposé comme un thème étonnamment moderne et humaniste, riche de significations symboliques profondes très contemporaines, propre à commémorer cet événement.
On connait le Prométhée enchaîné, mais Prométhée est aussi le porte-feu de la civilisation, l’insurgé vaincu, celui qui arrache à Zeus, par sa seule connaissance, la reconnaissance d’une liberté neuve ; c’est encore le symbole de l’action qui veut changer le monde en opposition à la contemplation et la résignation.
On le voit, le mythe prométhéen peut encore au 21ème siècle, amener à réfléchir sur les rapports entre la nature et la civilisation, entre l’audace et le respect, la révolte de l’homme aventurier, créateur d’une humanité nouvelle.
Ce mythe a inspiré une plétore d’écrivains ( Goethe, Nietzsche, Shelley, Gide, Victor Hugo, etc. ) et de compositeurs ( Fauré, Schubert, Scriabine et Beethoven dans le thème du final de sa symphonie héroïque ).

Partition disponible chez le compositeur
CD disponible chez le compositeur
Les prométhéides
Synop3
« de 39 »

Ethos

pour ensemble instrumental traité en temps réel par un dispositif audionumérique.

la pièce peut aussi être jouée sans les transformations électroniques

Flûte, clarinette basse, cor, violon, alto, contrebasse, harpe, synthétiseur DX7, percussion

*1996*

Durée 20′

Création par l’ensemble Musique Nouvelle à Bordeaux le 2 avril 1996

 Les Grecs avaient une conception très universaliste des sciences, des arts, de l’éducation, en particulier l’éducation musicale qui établissait une relation étroite entre « l’art des sons » et « les mouvements de l’âme ». Le rythme et la nature des modes jouaient un rôle important dans cette relation. L’éthos était une véritable doctrine sur laquelle les Grecs fondaient leur conception morale et éducative de la musique.

Le mot Ethos (moeurs), donnera éthique, puis plus tard (1611) l’éthologie, sciences des caractères et de leur formation (traité sur les moeurs) avant d’évoluer (1849) pour traiter de la science du comportement des espèces animales.

Il y avait là pour moi une belle idée de relations étroites et d’interaction entre des éléments hétérogènes : des instruments acoustiques, de la synthèse par modulation de fréquence, des traitements numériques temporels et fréquentiels sur l’un ou l’autre de ces instruments. Tout cela devait se fondre et répondre à une sorte de doctrine unificatrice et cohérente.

Un jeu de hauteurs sur 3 modes répond à 3 groupes d’instruments. Les traitements par informatique se font en temps réel : le son de l’instrument, prélevé par les micros, est échantillonné, modifié par les calculs de l’ordinateur sur des programmes pré-définis, puis reconverti en analogique (haut-parleurs) en quelques millièmes de seconde.

Il y a constamment une sorte de dualité entre l’horizontalité des pâtes sonores aux couleurs complexes grâce aux traitements numériques et la verticalité des ruptures et des émergences solistes qui semblent se faire absorber et se fondre dans une espèce d’épaisseur harmonique mouvante et rémanente.

Mes remerciements à l’INA- GRM pour son logiciel GRM Tools.  
Cette pièce a reçu le prix François de Roubaix en 1996 à Antibes

Editée chez Notissimo

CD disponible chez le compositeur

Quattrocento

Pour double quintette de saxophones

*1991*

Durée 12′

Création au centre A. Malraux à Bordeaux le 9 février 1992

  » QUATTROCENTO  » : mouvement artistique italien du 15 ème siècle qui fit une grande place à la géométrie dans la peinture et en particulier la perspective.

Cette pièce est écrite pour un double ensemble de sax qui comprend
pour l’ensemble A : Sopranino, Soprano, Alto, Ténor, Baryton
et pour l’ensemble B : Soprano, Ténor, Baryton, Basse

La disposition décrite dans la partition est importante à respecter pour obtenir les effets d’espace recherchés.

Le son doit circuler latéralement de façon très fluide entre les deux ensembles et d’avant en arrière.
On jouera clairement l’opposition entre les espaces indistincts (souvent du souffle et des multiphoniques instables ) et les verticalités ( accords ) ou les enchainements chromatiques « mobiles ».

 Partition et programmes disponibles chez le compositeur

 

La dentelle du signe

*1989*

Durée 23′

Commande d’état

Pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano.

Création le 14 décembre 1989 à Besançon par l’ensemble Tetraktys

La Dentelle du Signe est dédiée à mon père, décédé tragiquement »

 Le titre évoque à la fois une dimension cosmique, puisque la Dentelle du Cygne est une supernovae, un type d’étoile très lumineuse, mais aussi une dimension humaine par le signe au sens de la sémantique.

Le macro-système de cette étoile atomisée, émet des signes par des spectres de lumières, des brillances, des nébuleuses gazeuses qui résultent d’une formidable énergie libérée par instabilité vibrationnelle.

Le micro système humain procède lui aussi par émission de signes d’origine vibratoire (la voix, la vue, l’écoute) ; en particulier la musique toute faite de vibrations complexes et instables.

Une panoplie de nouveaux modes de jeu sur les instruments traditionnels m’a permis d’évoquer ces masses floues mi- gazeuses mi-pointillistes avec des brillances parfois plus précises, des traits, des courbes prolongées de traînées se dispersant dans l’infini ; des impacts sonores qui brillent sur des nappes de souffle ou de balayage harmonique.

La construction de la pièce repose sur ce principe de spectre harmonique cohérent : les suites de hauteur, les verticalités harmoniques ; par rapport au spectre incohérent des bruits blancs ou sons inharmoniques : notes soufflées, multiphoniques, slaps, jeu derrière le chevalet, clusters, etc…

L’interprétation de cette pièce requiert la maîtrise des techniques de jeux contemporains de la part des cinq instrumentistes, ces modes de jeu devant s’intégrer dans le discours musical.

Editions : Jobert

disponible à la Librairie Musicale Internationale

Moaï

Pour saxophone alto et percussion

*1986 *

Durée 14′

Cette petite pièce en deux parties est à vocation pédagogique, elle intègre le langage et les modes de jeu contemporains sans concession aucune liée au niveau des interprétes.

Moaï est le nom des mystérieuses statues mégalithiques de l’île de Pâques, AHU étant le soubassement sur lequel elles ont été dressées, coiffées du PUKAO, sorte de chapeau. On a retrouvé quelques 500 statues sur l’île.

Elle est donnée régulièrement aux auditions et concerts de conservatoires.

 Pièce éditée chez Henry Lemoine collection Claude Delangle

Disponible à la Librairie Musicale Internationale

Pour les simples

Pour voix d’alto et flûte en sol sur des poèmes de Franck André JAMME

*1985*

Durée 18′

Création crypte Ste Agnès (St Eustache) à Paris le 12 mars 1986 par Nicole Oxombre et Jean Philippe Grometto

Ecrite en 1985, cette pièce est le fruit d’une collaboration entre un compositeur et un poète (pensionnaire de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon en 1986).

La voix et l’instrument: la flûte en sol, sont placés dans la même tessiture médium-grave pour répondre à l’objectif qui était la recherche d’une osmose entre le texte poétique et la musique, à l’inverse de la Séquenza de Bério qui recherche l’essence du mot par la musique .

Le poème, dans son intégralité phonétique, imprime son rythme de rebonds successifs au discours musical ; flûte et voix expriment la même métaphore dans une sorte de souffle commun.

Un article, dans la revue de poésie « RECUEIL » (Ed. PUF) d’octobre 1986, lui est consacré.

Cette pièce a été primée en 1985 au Concours européen « Poésie et Musique ».

La partition est disponible aux Editions Henry LEMOINE
et à la Librairie Musicale Internationale

Christian ELOY